(Français) Clôture du Forum social mondial : Les citoyens du monde contre le terrorisme et l’oppression des peuples

ORIGINAL LANGUAGES, 11 May 2015

Sihem Oubraham, El Moudjahid – TRANSCEND Media Service

La 13e édition du Forum social mondial (FMS) 2015, qui s’est déroulée pendant quatre jours dans la capitale tunisienne, a clôturé ses travaux sous le signe d’une «solidarité tous azimuts envers tous les peuples opprimés».

En effet, le FSM 2015 a été marqué par une série d’activités des participants installés au campus Farhat-Hachad, à El-Manar, à Tunis.

Il faut dire que cette 13e édition a été organisée dans une conjoncture difficile pour les Tunisiens puisqu’elle est intervenue à peine une semaine après l’attentat dramatique du musée du Bardo.

Partant de là, les membres du comité d’organisation du FSM ont tenu à réaffirmer le fait que «le terrorisme ne peut pas s’imposer, et ne pourra pas sévir en Tunisie».

L’évènement, l’édition 2015 du FSM est une réussite, a-t-on estimé.

Il faut dire aussi que le FSM 2015 a été marqué par la forte participation algérienne. La présence algérienne s’élève à pas moins de 1.200 participants. Pas moins de 200 associations participent au FSM-2015 à Tunis, parmi lesquelles l’UGTA, des organisations estudiantines, le réseau Nada pour la défense des droits de l’enfant ou encore l’Association nationale des échanges entre jeunes (ANEJ). «C’est une mosaïque, et c’est une première», selon Ali Sahel, coordinateur de la délégation et président de l’ANEJ. Des ateliers ont été programmés par ces derniers. Il s’agit de la promotion des activités des jeunes en Algérie et des conférences sur le “droit à l’autodétermination des peuples sahraoui et palestinien”, “les Ingérences et droit à la souveraineté nationale” ou la “défense du gaz de schiste”.

Au programme des travaux du FSM, plusieurs manifestations variées ont eu lieu, outre des activés en marge du Forum, dont des débats entre personnalités politiques internationales et des manifestations culturelles et musicales.

es participants à la manifestation de la commission des jeunes du Forum social mondial, qui a débuté mardi dernier, sur le slogan “Une jeunesse qui milite et œuvre pour le changement”, organisée dans la salle du Mondial, à Tunis, ont appelé à la constitution d’un front des jeunes. «L’édition 2015 du FSM est une importante étape sur la voie du militantisme universel prônant un changement socio-économique à travers la participation de plus de 50 mille personnes représentant 5.800 associations dont 270 en rapport avec la jeunesse», selon le coordinateur de la commission des jeunes du FSM, M. Zied Makhlouf.

« Une jeunesse qui milite et œuvre pour le changement »

Dans ce contexte, il s’est félicité de l’augmentation du nombre des participants après l’attentat du Bardo «ce qui illustre la grande solidarité manifestée envers la Tunisie par la communauté internationale», a-t-il estimé. Dans une déclaration à El Moudjahid, en marge de la clôture de la 13e édition du FSM, M. Makhlouf a souligné que «le FSM poursuivra son engagement sur cette voie, depuis sa première édition à Porte Alegre au Brésil». Un Forum «qui a aidé à accomplir un changement socio-économique perceptible en Amérique latine, notamment en Argentine, au Venezuela et au Brésil», a-t-il précisé.

De son côté, M. Louay Aoudi, représentant de l’association de Forum de la jeunesse palestinienne dans le diaspora, a affirmé que «la cause palestinienne n’est plus limitée désormais à la géographie, mais concerne l’humanité entière, étant une lutte contre le sionisme, le capitalisme fasciste et un fer de lance pour la liberté». Il a, en outre, estimé que le FSM 2015 de Tunis constitue “un outil pour l’unification des forces de la jeunesse mondiale” «pour se libérer des griffes du sionisme et de la marginalisation».

Pour Caraminda Mac Lorin, représentante du comité d’organisation du FSM à Montréal en 2016, «la participation record à l’édition 2015 de Tunis reflète la grande sympathie des jeunes du monde pour la Tunisie après les derniers attentats». «Nous sommes ici également pour exprimer les préoccupations des jeunes canadiens avec la grève déclenchée par près de 50.000 étudiants afin de protester contre la politique d’austérité. Cet espace représente une bonne opportunité d’échanger les expériences et les points de vue sur ces problèmes communs des jeunes en attendant l’édition de 2016 au Canada», a-t-elle indiqué.

Par ailleurs, les organisateurs, situant le contexte du FSM 2015, précisent notamment que «la revendication d’une justice climatique, et au-delà, d’une justice environnementale, n’est que l’expression d’une remise en cause d’un système de production et de consommation qui n’a pas d’avenir et d’une relation de prédation de l’environnement par l’homme. De plus en plus de mouvements sociaux et d’intellectuels, à travers le monde, interprètent cette crise non pas seulement comme une crise financière ou comme un dysfonctionnement du capitalisme, mais plus profondément comme une véritable crise de civilisation, tant les fondements même du système économique, social, environnemental, culturel et politique sont remis en cause par une large partie de l’humanité qui les considèrent comme la source de l’injustice économique, sociale et politique dans le monde, et comme la source des dommages causés à la terre».

Il y a lieu de rappeler, à la fin, que l’Assemblée des mouvements sociaux, AMS, du FSM 2015, a appelé à renforcer la solidarité avec les peuples du monde qui luttent au quotidien contre l’impérialisme, le colonialisme, l’exploitation, le patriarcat, le racisme et l’injustice.

Entretien avec Mohamed SEghir-BabÈs, Président du CNES « Le mouvement associatif pleinement conscient des enjeux actuels »

Babès, comment expliquez-vous cette forte participation de la délégation algérienne au Forum social mondial 2015 à Tunis ?

Cette participation résulte de divers évènements qui ont joué dans le sens de la forte présence du mouvement associatif et de la société civile organisée en Algérie. Nous sommes un espace institutionnel qui a une vocation profonde à accueillir ce mouvement associatif et l’essentiel des segments de la société civile organisée, avec tout ce qu’elle peut comporter de capacités, autour d’une table de concertation et de dialogue social, et même d’aller plus loin, de déboucher sur un dialogue civil qui est une fonction hautement plus élevée que le simple dialogue social. Nous avons naturellement marqué notre participation à travers une présence massive. Rien d’étonnant que la délégation algérienne ait participé au FSM avec 1.200 participants à ce Forum social organisé dans la capitale d’un pays voisin, un pays frère avec lequel des liens ont été tissés à travers la longue histoire que nous avons avec les Tunisiens. La Tunisie, après avoir vécu une période de crise assez aiguë du fait, en particulier, de ce qu’ont été les effets du “printemps arabe”, est en train, petit-à petit, de retrouver son souffle, puisque les Tunisiens viennent de subir encore une autre agression, à travers l’évènement qui a affecté le musée du Bardo, outre les autres problèmes que nous partageons avec nos frères tunisiens pour sécuriser et apaiser les tensions qui existent au-delà de nos frontières, les uns et les autres en direction de la Libye. Les Tunisiens partagent des frontières importantes avec le voisin libyen, nous aussi, évidemment, des centaines de kilomètres… animés de ce même souci, et outre l’amitié et la solidarité qu’il y a entre les deux peuples et même entre les dirigeants des deux pays, et le retour en force de cette équipe qui est en conduite des affaires en Tunisie manifeste bien qu’il y a un retour aux source d’une certaine façon. Tout cela contribue à ce que, effectivement, nous soyons soucieux… le mouvement associatif pleinement conscient, d’ailleurs, des enjeux, je souhaiterais leur adresser toute notre reconnaissance et dire à quel point nous apprécions le haut degré d’élévation de leur prise de conscience.

Justement, quelles sont les attentes de cette 13e édition du Forum social mondial ?

D’un point de vue strictement historique et qui permet de considérer et de voir, en effet, que l’Algérie dans la profondeur de ses convictions, de ses positions à travers toute son histoire, depuis la colonisation, est restée, très fond, ce même peuple qui refuse un ordre inégalitaire du monde. Donc, nous rejoignons complètement un des objectifs majeurs de l’altermondialiste puisque au cœur de la pensée, la doctrine de l’altermondialisme, c’est un combat et un militantisme actif, en vue de changer le monde… C’est un engagement pour un nouveau monde altemondialiste. Nous partageons avec ce dernier cette conviction qu’il y a, en effet, à remodeler le monde, à faire en sorte qu’il y ait de nouveaux équilibres qui marquent les différents espaces et leurs relations et l’interactivité qui doit prévaloir dans ce domaine-là au plan de développement, de la croissance économique, au plan des conditions à réunir pour que l’ensemble des peuples de façon égale et paritaire aient la possibilité d’accéder à un progrès social très avancé, en direction de ces populations, les plus vulnérables, en travaillant beaucoup sur l’équité, c’est un soucis que nous avons beaucoup en Algérie. Vous êtes en train de suivre l’ensemble des décisions qui sont prises, parmi les décisions les plus remarquables, c’est celles qui résultent des conclusions des orientations du Président de la République lors du dernier Conseil des ministres restreint qui a considéré qu’il était primordial que l’on jette un regard tout à fait renouvelé et dynamique concernant les régions du Sud, les Hauts Plateaux et tous ces espaces qui “peuvent d’une manière ou d’une autre souffrir d’une relative des errances”.

Quelles seraient les meilleures dispositions à prendre dans ce contexte ?

Il y a un problème de rétablir des équilibres, de rétablir des espaces d’équité qui permettent à l’ensemble de notre peuple de jouir des mêmes avantages qui nous ont amené l’engagement militant pour la libération nationale pour une Algérie souveraine. Du point de vue de la croissance économique, la dispensation de ce que sont les bienfaits de cette croissance économique en direction d’un bénéfice égal des fruits de la croissance économique en direction des populations les plus vulnérables et puis cela nous rattache à autre chose qui est de voir, dès demain, la prochaine assemblée générale des Nations unies qui va devoir statuer sur cette question-là, de s’installer déjà dans le moule qui va être celui de l’agenda, c’est un immense défi qui est “l’atteinte de l’objectif du développement durable”. Tout cela fait que la présence de l’Algérie au FSM 2015 est très fortement marquée de toutes ces exigences là, et nous sommes en train de faire en sorte, d’un atelier à un autre, que nous soyons en mesure de porter ce plaidoyer de l’Algérie en direction du reste du monde dans le cadre de cet espace altermondialiste.

En fait, outre la solidarité avec le peuple tunisien, la participation algérienne est une occasion pour réitérer son engagement pour l’autodétermination du peuple sahraoui et la question palestinienne… C’est clair… ce sont des positions qui sont “sacro-saintes” pour l’Algérie… la question palestinienne est une question “primordiale”, pour le peuple palestinien, pour son choix de disposer lui-même sur son territoire historique. C’est passé sur plusieurs évolutions… c’est le choix des Palestiniens pour qu’il y ait deux États sur le même État, historiquement marqué par la présence des uns et des autres, et donc plus que jamais, notamment devant la résurgence des positions les plus extrémistes en Israël qui se sont manifestées lors des dernières élections législatives et les condition d’émergence de nouveaux gouvernements qui entendent réitérer un irrédentisme absolu à l’égard de la volonté du peuple palestinien de disposer d’un territoire et d’un État. Ceci nous fait davantage obligation d’être auprès de nos frères palestiniens. En ce qui concerne la question sahraouie, 1975-2015, cela fait 40 ans que ce peuple, dont les conditions historiques qui sont également très marquées et très identiques depuis le départ des Espagnols, entend manifester sa volonté de faire son choix sur son propre avenir. C’est  l’esprit de la charte des Nations unies, celui de l’autodétermination. Il nous est difficile d’occulter la situation d’un peuple vivant sur un territoire indument occupé et qui reste, aujourd’hui, le dernier territoire occupé d’Afrique, et ce malgré les multiples résolutions des Nations unies… Il faut laisser le peuple sahraoui s’autodéterminer !

Propos recueillis par Sihem Oubraham

La ministre tunisienne du Tourisme salue les positions solidaires de l’Algérie    

La ministre tunisienne du Tourisme et de l’Artisanat,  Selma Elloumi Rekik, a salué hier la solidarité de l’Algérie avec la Tunisie, annonçant des facilités prochaines en faveur des touristes algériens. La Tunisie salue les positions de solidarité de l’Algérie, a indiqué la responsable tunisienne dans une déclaration à la presse algérienne, en marge de la 13e édition du FSM avant de rendre hommage à la participation de la délégation algérienne à cette manifestation mondiale. Elle a fait état de nouvelles facilités en faveur des touristes algériens qui seront annoncées durant sa prochaine visite en Algérie. Les vols entre Alger et Tunis seront intensifiés, a-t-elle ajouté, rappelant les relations historiques unissant l’Algérie et la Tunisie.

Le président du CNES reçu à Tunis par Réda Ben Mesbah   

Le président du Conseil national économique et social (CNES), Mohamed Seghir-Babès, a été reçu, vendredi soir, par le ministre tunisien auprès du gouvernement chargé des Affaires économiques Réda Benmesbah. La rencontre s’est déroulée en marge de la 13e édition du Forum social mondial (FSM). Auparavant, une délégation parlementaire, conduite par M. Babès, a été reçue par le  président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mohamed  Ennaceur.

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