(Français) Conférence sur la science politique nonkilling, la paix et la non-violence

ORIGINAL LANGUAGES, 28 Jul 2025

Bill (Balwant) Bhaneja, Ph.D. - TRANSCEND Media Service

Manuscrit de la conférence prononcée par le Dr Bill (Balwant) Bhaneja, ancien diplomate canadien, lors de la séance finale du séminaire sur la science politique nonkilling, la paix et la non-violence, organisé par le Center for Global Nonkilling (CGNK) et le Département de science politique et des relations internationales de l’Institut de Gestion, de Gouvernance et d’Études Politiques (IGGEP) en Haïti.

23 juillet 2025 – Je tiens à remercier chaleureusement le Dr Roland Joseph pour l’organisation de ce séminaire. J’adresse également mes remerciements au Dr Deus Deronneth, président de l’Institut de Gestion, de Gouvernance et d’Études Politiques (IGGEP), ainsi qu’au Professeur Dr. Gracien Jean pour son soutien précieux à cette initiative.

C’est un grand honneur pour moi d’avoir été invité à m’adresser à un public aussi distingué !

Les institutions éducatives jouent un rôle fondamental dans une société démocratique et engagée. Au-delà de leur mission de formation professionnelle adaptée aux exigences d’une économie moderne, elles ont aussi la responsabilité de développer et d’élargir les compétences intellectuelles de leurs diplômés, afin qu’ils soient capables de faire des choix éthiques.

Le développement de l’esprit critique chez les individus est essentiel pour évaluer et comprendre le monde complexe dans lequel nous vivons — un monde confronté à de grands défis comme la pauvreté, la croissance, la préservation de l’environnement et la résolution des conflits.

Qu’est-ce que la paix ?

Toute ma vie, je suis passé d’une définition de la paix à une autre. Aujourd’hui, je la décris en trois mots simples : « No more killing », « Plus de meurtre », une définition que j’ai adoptée grâce au professeur Glenn D. Paige.

Le non-meurtre, ou non-killing, est ma nouvelle compréhension de la paix, car cela révèle que la violence prend racine dans l’acte de tuer. Ce n’est que lorsque le meurtre cesse que les graines d’une paix véritable peuvent commencer à germer.

La paix est une notion vaste, un grand chapiteau, et elle a toujours été difficile à définir. Les dirigeants politiques du monde entier ont souvent utilisé le mot paix tout en menant des politiques militaristes, allant jusqu’à larguer des bombes — y compris la bombe atomique — au nom de la paix (par exemple : Hitler, Staline, Bush).

Il existe également une autre définition de la paix, souvent évoquée par des personnes d’inspiration spirituelle ou religieuse : la paix intérieure. Il s’agit de la recherche d’un apaisement en soi. Ce type de paix est essentiel, car il peut mener à la confiance en soi. Elle aide à se motiver et à trouver le courage d’entreprendre des tâches difficiles.

Mais lorsque nous cherchons à bâtir des infrastructures de paix, une telle définition ne suffit pas ; il faut quelque chose de plus concret.

La paix non-meurtrière (nonkilling peace) apporte cette clarté qui manque aux deux définitions précédentes. Son objectif est sans ambiguïté : il s’agit d’une paix visant à éliminer les meurtres sans tuer personne.

Glenn D. Paige définit une société nonkilling comme suit (Paige, 2007 : 1) :

« Une communauté humaine – de la plus petite à la plus grande, du local au global – caractérisée par l’absence de meurtre, et de menaces de tuer ; sans armes conçues pour tuer des êtres humains et sans justification pour les utiliser ; et sans conditions sociales dépendantes de la menace ou de l’usage de la force létale pour assurer le maintien ou le changement. »

Une société non meurtrière (non-killing) est-elle possible ?

Certains répondent « Non », affirmant que le meurtre est inévitable en raison de la nature humaine violente, de la compétition pour des ressources limitées et d’autres facteurs.

Cependant, en 2002, un « Oui » retentissant a été proclamé dans le livre Nonkilling Global Political Science du politologue Glenn D. Paige, qui soutient que sa vision n’est pas une utopie.

Le professeur Glenn Durland Paige, intellectuel américain et ancien soldat ayant combattu pendant la guerre de Corée dans les années 1950, s’est éveillé à l’idée de « No more killing » (« Plus de meurtre ») en 1974. Son exploration des capacités humaines au nonkilling l’a conduit dans plusieurs pays : Inde, Pakistan, Chine, Russie, Corée divisée, Japon, Jordanie, Colombie, Philippines, entre autres. Il s’est également inspiré de la tradition non violente américaine, allant de Henry David Thoreau et Walt Whitman à Martin Luther King Jr.

Une partie de son parcours intellectuel est relatée dans son ouvrage de 1993 intitulé *To Nonviolent Political Science : From Seasons of Violence*. C’est lui qui a introduit le terme « Nonkilling » dans la langue anglaise, dans le cadre de son traité Nonkilling Global Political Science, aujourd’hui traduit et publié dans plus de 30 langues.

Paix, non-violence et nonkilling

La pensée éclairée de Glenn D. Paige se reflète dans la distinction fine qu’il établit entre paix, non-violence et nonkilling, insistant sur le fait que ces termes ne sont pas interchangeables. Il écrit :

« Bien qu’il soit utile, pour favoriser l’acceptation du terme peu familier de “nonkilling” et susciter la coopération, de l’associer indépendamment aux notions de paix et de non-violence, à mes yeux, ces trois concepts ne sont pas interchangeables. Permettez-moi de m’expliquer :

Le nonkilling contribuera certainement à la non-violence et à la paix. Mais la non-violence et la paix ne conduisent pas nécessairement au nonkilling. Le nonkilling est, sur les plans empirique et logique, un préalable : on ne peut œuvrer à la paix, à la non-violence ou à quoi que ce soit d’autre si l’on est tué.

Par exemple, certains dirigeants gandhiens contemporains, pourtant partisans de la non-violence, ont soutenu les programmes d’armement nucléaire de l’Inde, la peine de mort, ou encore certaines guerres. Des responsables américains ont parlé de non-violence comme complément aux actions militaires en Afghanistan, en Irak, etc. Comme vous le savez peut-être, “La paix est notre mission” est la devise du Commandement stratégique nucléaire des États-Unis. Des guerres sont menées au nom de la paix, et les vétérans ayant tué sont honorés aux États-Unis.

Paige conclut :

« Je préfère me concentrer au moins sur l’acte délibéré (italiques de l’auteur) de tuer un être humain par un autre. Si d’autres souhaitent étendre le concept de nonkilling à tout ce qui existe dans l’univers, c’est parfaitement louable et admirable — mais cela ne doit pas être un préalable à l’affrontement direct de la question centrale : mettre fin à l’acte de tuer des êtres humains par d’autres êtres humains, que ce soit dans le cadre de l’homicide, du crime, du terrorisme ou de la guerre. »

La non-violence nous aide à trouver notre moi profond, ou à entrer dans une réflexion philosophique, spirituelle ou méditative. Elle est tournée vers l’intériorité, orientée sur soi : il s’agit d’une quête spirituelle intérieure visant à ne causer aucune blessure en pensée, en paroles ou en actes. La désobéissance civile (satyagraha) est une manière de tester sa volonté, son éthique et sa moralité.

Le nonkilling, quant à lui, est explicitement orienté vers l’action en faveur du bien commun, en prévenant tout acte de blessure ou de meurtre envers soi-même, autrui ou des groupes.

Le Nonkilling : une réponse urgente et concrète à la violence

Le nonkilling vise des actions concrètes et urgentes pour prévenir la violence, tant autour de nous qu’en nous-mêmes. Notre existence — de A à Z — est définie par la vie. De la naissance à la mort naturelle, aucune activité humaine ne peut être menée si l’on est tué. Sans la vie, aucun des grands problèmes de notre époque — guerres, pauvreté, crise environnementale — ne peut être résolu.

Le Principe 13 de la Charte des Lauréats du Prix Nobel pour un monde sans violence appelle chacun à : « Œuvrer ensemble pour un monde juste, sans tuer, dans lequel chacun a le droit de ne pas être tué et la responsabilité de ne pas tuer autrui. »

Dans sa conception du Nonkilling, Glenn D. Paige exprime une préférence claire :

« Me concentrer, au minimum, sur l’acte délibéré (italiques de l’auteur) de tuer un être humain par un autre. Si d’autres souhaitent étendre le concept de nonkilling à tout ce qui existe dans l’univers, c’est parfaitement acceptable et admirable — mais cela ne doit pas constituer un prétexte pour éviter d’affronter directement le défi d’éliminer les meurtres entre humains, qu’il s’agisse d’homicides, de crimes, de terrorisme ou de guerre. »

Un obstacle majeur au nonkilling est le mythe selon lequel les êtres humains seraient naturellement violents, porteurs d’un instinct animal meurtrier. Pourtant, les travaux de Paige montrent que moins de 5 % de la population mondiale a déjà tué un autre être humain dans un contexte de combat, et que dans la plupart des sociétés, moins de 1 % des individus ont tué quelqu’un au cours de leur vie. Un bon exercice consiste à examiner le nombre d’homicides commis chaque année dans votre ville natale, à le comparer à la population totale, puis à calculer le pourcentage : vous constaterez la validité empirique du paradigme du nonkilling : la majorité des êtres humains ne sont pas des tueurs.

Cela dit, certaines personnes peuvent tuer de manière répétée, sans remords, voire avec plaisir. On en trouve des exemples dans les recherches sur Internet (par exemple : liste mondiale des tueurs en série). Une explication neurologique de ce phénomène est présentée dans les recherches en neuro-imagerie du criminologue Adrian Raine, dans son ouvrage The Anatomy of Violence: The Biological Roots of Crime (2013). Raine reste toutefois optimiste quant à la possibilité de prévenir ou guérir ce type de dysfonctionnement cérébral.

Le rapport de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) sur la violence et la santé, publié en 2002, a conclu que : « La violence est une maladie évitable. »

Cette conclusion rejoint celle de Glenn D. Paige dans son livre Nonkilling Global Political Science, publié la même année, mais de façon indépendante. Ces deux ouvrages posent une même série de questions fondamentales :

  • Comment prévenir la violence dirigée contre soi-même, contre autrui et à l’échelle collective ?
  • Comment éliminer ou réduire la létalité des suicides, des homicides et des conflits armés ?

Les deux auteurs insistent sur la nécessité de processus systémiques pour traiter ces trois formes de violence, avec une analyse rigoureuse de l’anatomie du meurtre et des moyens de guérison. Leur objectif commun est de mettre en place des indicateurs mesurables pour quantifier les vies sauvées.

Structures et processus du Nonkilling

Le Center for Global Nonkilling, une ONG accréditée auprès des Nations Unies, fondée en 2007, poursuit une mission à la fois inspirante pour les individus et transformatrice pour les sociétés : « Promouvoir le changement vers un monde sans tuer, mesurable, par des moyens ouverts à l’infinie créativité humaine, dans le respect de la vie. »

Le centre s’appuie sur une approche scientifique fondée sur des preuves pour analyser les problèmes de la violence. Cela implique de mobiliser, faire progresser et combiner les dimensions spirituelle, scientifique, technique et artistique de l’humanité au service du changement.

Son site web affiche fièrement cette devise :

« Le nonkilling est la mesure du progrès humain. »
http://www.nonkilling.org

Depuis l’Antiquité gréco-romaine jusqu’aux penseurs modernes comme Hobbes et Weber, la théorie politique a peu évolué sur un point : la justification de la violence comme outil de gouvernement. La maxime du « pouvoir par la force » et la pensée machiavélienne selon laquelle la fin justifie les moyens dominent encore de nombreuses doctrines.

Or, au XXIe siècle, à l’ère des savoirs nouveaux et des technologies avancées, il est temps d’abandonner cette vision dépassée du « pouvoir sur » les autres, au profit du « pouvoir de » transformer la société par les citoyens. La science politique doit désormais reconnaître le droit à la vie comme valeur première, même avant la démocratie.

Des tentatives de rupture avec cette tradition ont émergé au siècle dernier grâce à des penseurs et activistes comme Tolstoï, Gandhi, Mandela ou Martin Luther King Jr. Par leur engagement non-violent, ils ont permis des avancées notables vers un monde plus équitable, accéléré la décolonisation, et inspiré de nouvelles approches politiques incarnées par des intellectuels comme Gene Sharp, Johan Galtung et Glenn D. Paige.

Ce dernier a démontré que moins de 1 % des humains ont déjà tué quelqu’un. Si l’humanité entière s’était entre-tuée à travers les millénaires, notre espèce aurait disparu depuis longtemps (cf. Richard Sponsel).

Le leadership nonkilling ne consiste pas à démontrer une force militaire, mais à prévenir ou mettre fin à la violence et aux tueries grâce à des stratégies orientées vers une paix universelle sans tuerie. Il s’agit d’imaginer un nouvel ordre mondial, fondé sur des valeurs humaines universelles et une éthique du non-killing qui nous rassemble au lieu de nous diviser.

Empathie, compassion, humanité partagée et refus de tuer en sont les piliers.

Comment faire?

Pour comprendre la violence humaine, il faut en analyser les causes et effets, aussi complexes et interdépendants soient-ils. Glenn D. Paige propose une logique en quatre volets dans le cadre d’un paradigme scientifique du nonkilling :

  1. Quelles sont les causes du meurtre ?
  2. Quelles sont les causes du non-killing ?
  3. Qu’est-ce qui provoque la transition de l’un à l’autre ?
  4. Quelles sont les caractéristiques des sociétés totalement exemptes de tuerie ?

Vers des politiques publiques du nonkilling

Certains indices positifs existent déjà à l’échelle mondiale :

  • 27 pays ne possèdent pas d’armée ;
  • 95 pays ont aboli la peine de mort ;
  • 47 pays reconnaissent le droit à l’objection de conscience au service militaire.

Dès 1949, le Costa Rica fut le premier pays à abolir ses forces armées, réallouant leur budget à l’éducation et à la formation des enseignants. Aujourd’hui encore, seule une garde civile est maintenue.

Au XXIe siècle, plusieurs pays ont mis en place des ministères ou départements de la paix :

  • En 2009, le Costa Rica crée un Ministère de la Paix et de la Justice ;
  • En 2008, le Népal fonde un Ministère de la Paix et de la Reconstruction, avec un budget de 150 millions de dollars ;
  • En 2006, les Îles Salomon établissent un Département de la Paix.

Des initiatives similaires émergent aussi :

  • En Catalogne (Espagne) avec un Département de la Paix ;
  • Aux Philippines, un Bureau du Conseiller présidentiel pour le processus de paix fonctionne depuis plusieurs années ;
  • En Afrique, des démarches sont en cours notamment au Soudan du Sud et au Rwanda.

Enfin, sur le plan mondial, l’ONU dispose d’une force de maintien de la paix, mais de nombreuses infrastructures nationales et internationales manquent encore d’une force civile spécialisée, formée à la prévention, à la médiation et à la réconciliation.

Sept fondements pour une société mondiale nonkilling

Pour résumer la thèse de Glenn D. Paige, la possibilité d’une société mondiale nonkilling repose sur sept fondements :

  1. La majorité des êtres humains ne tuent pas.
  2. Un puissant potentiel non-killing réside dans l’héritage spirituel de l’humanité.
  3. La science démontre et prévoit des capacités humaines nonkilling.
  4. Des politiques publiques de transition vers le nonkilling, telles que l’abolition de la peine de mort et la reconnaissance de l’objection de conscience au service militaire, ont été adoptées même par des États-nations nés de la violence.
  5. Diverses institutions sociales fondées sur des principes nonkilling existent déjà, montrant qu’en les combinant, elles peuvent offrir l’équivalent fonctionnel d’une société nonkilling. Les luttes populaires non violentes pour des changements politiques et socioéconomiques témoignent d’alternatives puissantes à la violence révolutionnaire.
  6. Les racines de l’inspiration nonkilling peuvent être découvertes dans les traditions historiques du monde entier.
  7. En fin de compte, la promesse d’une transition vers le nonkilling repose sur les exemples d’hommes et de femmes – célèbres ou anonymes – dont la vie courageuse témoigne de la faisabilité de cet idéal.

La prévention de la violence, à l’échelle locale, nationale, régionale et mondiale, doit être une priorité de toute gouvernance. Cela inclut une meilleure information sur la violence auto-infligée et la violence collective. Le progrès vers une société nonkilling dépend de la capacité des États à construire, accepter et diffuser une éthique globale du nonkilling, et à éduquer le public à ce sujet. Il s’agit notamment de sensibiliser les citoyens à la chaîne des causes menant au meurtre et aux moyens d’inverser cette dynamique (Paige, p. 74-75).

Recherche, éducation et formation comme outils d’action

Depuis plus de dix ans, le Center for Global Nonkilling (CGNK) œuvre à la mobilisation d’une expertise mondiale au sein d’une plateforme de la société civile nonkilling. Celle-ci réunit aujourd’hui 700 chercheurs de 300 universités réparties dans 73 pays, répartis dans 19 comités de recherche. Les publications du CGNK ainsi que des informations sur les comités de recherche et les membres sont accessibles sur le site : www.nonkilling.org. La plupart des ouvrages et rapports sont en accès libre et représentent une ressource précieuse pour la recherche, l’enseignement et la formation.

Le CGNK est également membre précurseur de l’Alliance pour la prévention de la violence de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui regroupe plus de 40 membres, principalement issus de milieux gouvernementaux et non gouvernementaux dans le domaine de la santé publique. Ensemble, ils examinent les moyens de traiter les trois formes de violence évoquées précédemment. Le professeur Maorong Jiang, directeur du Consortium asiatique pour une société nonkilling à l’Université de Creighton (Nebraska, États-Unis), souligne l’ampleur du problème : « Nous avons une pathologie cardiaque massive, mais nous ne traitons qu’une éruption cutanée. »

Bien que l’homicide, le suicide et la guerre figurent parmi les dix premières causes de mortalité, les décès liés à la guerre (20 %) sont moins nombreux que ceux liés à l’homicide (30 %) ou au suicide (50 %). Pourtant, les budgets gouvernementaux mondiaux reflètent une répartition inversée : la majeure partie des ressources est allouée à la sécurité militaire, alors que les moyens consacrés à la prévention des violences interpersonnelles ou auto-infligées sont dérisoires. L’accès à des données mondiales fiables permettrait pourtant de développer de nouvelles méthodes de prévention plus efficaces.

Que pouvons-nous en conclure ?

Premièrement, les êtres humains ne sont pas des tueurs par nature. Nous pouvons être agressifs, mais nous ne sommes pas fondamentalement des meurtriers. Une société non-killing est donc possible.

Deuxièmement, il existe un véritable problème empirique à résoudre. Les ressources destinées à la sécurité sont massivement orientées vers les interventions militaires et la guerre. Il est urgent de légiférer et de mettre en place des politiques, des programmes et des institutions alternatives à tous les niveaux, gouvernementaux et non gouvernementaux, pour prévenir la violence. Ce n’est que lorsque ces dispositifs nationaux seront établis qu’un système mondial de suivi et de soutien pourra être réellement efficace.

Conclusion

Pour conclure, la transition vers une société non-killing n’est pas un rêve impossible.

Au CGNK, nous sommes passés en une décennie du livre de Paige à la recherche, puis à l’éducation, et enfin au plaidoyer pour un changement global nonkilling. Le centre a obtenu le statut consultatif spécial auprès du Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) pour la période 2014-2018. Parmi les premières actions, des résolutions ont été présentées, notamment celle visant à inclure le Principe 13 de la Charte des lauréats du Prix Nobel de la Paix pour un monde sans violence, qui proclame le droit individuel de ne pas tuer et de ne pas être tué, dans l’Agenda de développement post-2015 de l’ONU. Des déclarations ont également été soumises au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies et à la Commission de la condition de la femme.

Des efforts similaires sont nécessaires aux niveaux national et sociétal afin de former des partenariats efficaces à l’échelle mondiale. Ces groupes pourraient faire pression pour une législation invitant toutes les institutions publiques et civiles à élaborer des plans d’action et des indicateurs pour comptabiliser les homicides et agir en prévention.

Il est temps que la compréhension des causes de la violence physique et des solutions nonkilling devienne un impératif du XXIe siècle. Reste désormais à définir les moyens d’y parvenir à grande échelle.

La thèse des capacités humaines nonkilling constitue un véritable défi pour encourager la coopération interdisciplinaire au sein des institutions éducatives et des universités, et favoriser ainsi un changement local, national et régional vers un monde sans tuerie, fondé sur la non-violence, la justice et la paix.

Je remercie chaleureusement le Dr Roland Joseph pour son invitation à prendre la parole cet après-midi et partager cette inspiration nonkilling dans la poursuite de votre travail pour la paix et la reconstruction en Haïti. Et surtout, je vous remercie, vous tous, pour votre présence et votre écoute attentive.

« Le leadership nonkilling repose sur la compétence et la capacité à prévenir la violence et à mettre fin aux tueries, avec pour objectif stratégique l’instauration d’une paix mesurable sans tuerie. Un nouvel ordre mondial fondé sur des valeurs humaines universelles et une éthique du nonkilling a le potentiel de nous unir. » – Glenn D. Paige

« No more killing. (Plus de meurtre )!


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This article originally appeared on Transcend Media Service (TMS) on 28 Jul 2025.

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