(Français) Syrie: La Dictature, la Guerre, la Liberté, la Paix

MILITARISM, MIDDLE EAST AND NORTH AFRICA, ORIGINAL LANGUAGES, 18 Feb 2013

Bernard Dreano – Centre Tricontinental (CETRI)

Résumé

Les soulèvements du printemps arabes sont des mouvements populaires contre les régimes dictatoriaux et autoritaires, contre l’injustice et les inégalités, l’oppression et le mépris. Ils ne sont pas les fruits de manoeuvres des puissances extérieures. Pas plus en Syrie qu’en Egypte ou à Bahreïn les peuples n’ont comploté contre eux-mêmes.

En Syrie, pendant des mois, les centaines de milliers de manifestants pacifiques ont demandé des réformes, une partie de l’opposition a cherché à dialoguer avec le régime. Ce dernier a fait mine d’accepter le principe d’ouvertures démocratiques, tout en intensifiant la sanglante répression et il a choisi l’option de la guerre interne.Le régime a gagné son pari et a imposé la guerre, mais il l’a perdu car il s’est avéré incapable d’écraser militairement l’opposition.

Le régime a tout de suite dénoncé un « complot impérialiste », et expliqué que la guerre en cours était le fruit de l’ingérence étrangère. Ce régime n’a jamais mis en danger les intérêts des occidentaux, il était ces dernières années leur partenaire apprécié. Cela n’empêchant pas son alliance avec la République Islamique d’Iran, ni ses bonnes relations avec les Russes. Iraniens et Russes contribuent aujourd’hui à ses moyens militaires pour la guerre interne. Une fois celle-ci déclenchée, les pétromonarques et les pays de l’OTAN ont de leur coté soutenu la résistance. La guerre interne a provoqué l’ingérence extérieure et non l’inverse.

Comme en écho aux vétos américains concernant Israël, les vétos russes et chinois au conseil de sécurité ont limité les pressions internationales contre le régime Assad. Nombreux sont ceux qui ont appelé à une intervention armée « comme en Libye » pour imposer la paix par la guerre. Si une intervention, qui ne pourrait être que « comme en Irak », n’est pas à l’ordre du jour, la guerre va durer puisque le régime ne peut écraser l’opposition et que l’opposition, ne peut vaincre les forces armées du régime. La paix peut elle renverser la dictature? La « désescalade » peut elle modifier la donne ? La fin des combats suppose la fin du régime en l’état.

L’une des forces du régime est liée aux faiblesses de l’opposition qui peine à incarner une alternative crédible, inclusive, indépendante, du fait de ses divisions et contradictions. La constitution d’une nouvelle « Coalition » (incluant un CNS rénové) est elle de nature à créer une nouvelle dynamique ? Dans ce contexte doit-on envisager une escalade de la guerre ? Ou avec des ruptures au sein du régime, une chance de sortie de guerre ? Ou un processus combinant les deux ?

La prolongation de la guerre interne détruit la Syrie d’aujourd’hui et celle de demain. La logique de guerre nourrit la peur des communautés, développe la haine, encourage les groupes djihadistes. La mise en échec de l’armée d’Assad accélérera la chute du régime mais une guerre généralisée, avec intervention de l’extérieur, même si elle faisait tomber Assad, hypothéquerait l’avenir de la Syrie et de la région. Il faut favoriser toutes les actions provoquant l’isolement du clan Assad, la division de son système, la consolidation des organisations de la société syrienne à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Les mouvements progressistes sont restés scandaleusement passifs et silencieux vis-àvis du mouvement populaire syrien pendant la première phase de la révolution syrienne en 2011. Que ce soit dans les pays arabes, dans l’Europe voisine, et dans le monde, ce silence, voire cette complaisance, vis-à-vis de la dictature n’ont fait que la conforter dans son projet de guerre interne. Cette guerre interne ayant favorisés l’apparition de groupe salafistes ou djihadistes sur le terrain, certains y ont trouvé prétexte pour justifier en 2012 leur passivité ou de leur complaisance, abandonnant la résistance civile et les forces démocratiques syriennes en 2012. Rompant avec cette passivité, dénonçant toute complaisance, les mouvements progressistes doivent développer la solidarité avec la lutte du peuple syrien pour la démocratie la paix et la sécurité de toutes et tous.

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