(Français) L’affaire Patrick Cohen : Une collusion au cœur du service public
ORIGINAL LANGUAGES, 8 Sep 2025
Diran Noubar – TRANSCEND Media Service
7 Sep 2025 – Dans le paysage médiatique et politique français, une affaire explosive a éclaté le 5 septembre 2025, révélant des échanges compromettants entre des journalistes du service public et des cadres du Parti socialiste (PS). Au centre de cette controverse : Patrick Cohen et Thomas Legrand, figures de France Inter, discutant avec Pierre Jouvet (secrétaire national du PS) et Jean-Louis Broussy (stratège PS) d’une stratégie visant à torpiller les ambitions de Rachida Dati à Paris, au profit de Raphaël Glucksmann. C’est Arthur de Watrigant, directeur de la rédaction de L’Incorrect, qui a publié cette vidéo pirate, déclenchant un scandale qui met en lumière les dérives d’un système financé par les fonds publics.
La preuve irréfutable d’une collusion anti-démocratique financée par le public
La thèse défendue par Arthur de Watrigant repose sur des faits concrets et documentés, issus d’une vidéo enregistrée à l’insu des participants dans un restaurant parisien. Dans cet échange, Thomas Legrand déclare explicitement : « À Paris, c’est risqué ou pas avec Dati ? Nous, on fait ce qu’il faut pour Dati, Patrick [Cohen] et moi » . Cette phrase, captée par L’Incorrect, illustre une entente claire entre des journalistes du service public – payés par les impôts des Français via Radio France – et des responsables politiques du PS, eux aussi financés publiquement en tant qu’élus ou cadres partisans. L’objectif ? Affaiblir Rachida Dati, ministre de la Culture et candidate potentielle à la mairie de Paris, pour favoriser l’ascension de Raphaël Glucksmann, leader de Place Publique allié au PS, en vue des élections de 2027.
Les documents accumulés confirment cette thèse. La vidéo, diffusée par L’Incorrect le 5 septembre 2025, montre les participants planifiant une stratégie électorale : discussions sur les risques posés par Dati et les moyens de la « torpiller » pour booster Glucksmann . Arthur de Watrigant, invité sur CNews le lendemain, a révélé les coulisses de cette publication, insistant sur le scandale d’une telle connivence au sein du service public. D’autres sources, comme les articles de Mediapart et Boulevard Voltaire, évoquent des soupçons de manœuvres d’extrême droite, mais renforcent paradoxalement la thèse en confirmant l’existence de la vidéo et ses implications.
Cette affaire n’est pas isolée. Elle s’inscrit dans un contexte plus large où Patrick Cohen a déjà été confronté à Dati sur un plateau télévisé en juin 2025, lors d’une émission de C à vous, où la ministre l’a accusé de harcèlement basé sur une enquête de Mediapart. Bien que cet épisode antérieur ne soit pas directement lié, il souligne les tensions et le rôle de Cohen comme figure contestée du journalisme public. Tous ces éléments – vidéo, témoignages et articles – démontrent une utilisation abusive des fonds publics : France Inter est financé à hauteur de millions d’euros par la redevance audiovisuelle, et les cadres PS perçoivent des indemnités publiques. De Watrigant expose ainsi une trahison de la neutralité journalistique, essentielle à la démocratie.
Des justifications et minimisations qui tentent de relativiser le scandale
Face à ces révélations, les contre-arguments émergent pour défendre les protagonistes et minimiser l’affaire. Certains, comme Caroline Fourest ou Claude Weill, évoquent des « méthodes trumpistes » ou des accusations exagérées, arguant que la vidéo pirate relève d’une manipulation d’extrême droite orchestrée par L’Incorrect, un média conservateur . Ils soulignent que les discussions informelles entre journalistes et politiques sont courantes, et que rien ne prouve une action concrète illégale. Par exemple, Johan Faerber critique Dati pour avoir elle-même utilisé des accusations non prouvées contre Cohen, inversant les rôles et questionnant sa légitimité comme ministre .
D’autres voix, comme Jean-Louis Gagnaire ou Jean-François Le Drian, expriment une déception sans pour autant nier les faits, mais en relativisant : Cohen et Legrand seraient simplement des professionnels engagés, et l’échange ne serait qu’une conversation privée sans impact réel sur l’information publique . Des articles comme celui de Jean-Marc Morandini rapportent des réactions politiques furieuses, mais accusent plutôt la diffusion de la vidéo d’être une manœuvre pour discréditer le PS et France Inter, sans interroger la véracité des propos tenus. Enfin, on argue que le financement public n’implique pas une neutralité absolue, et que des échanges similaires existent dans tous les camps politiques, rendant l’affaire banale plutôt que scandaleuse.
Arthur de Watrigant l’emporte par KO, exposant l’hypocrisie des fonds publics pil apparaît clairement que les justifications ne tiennent pas face aux preuves accablantes. Si les discussions informelles existent, celle-ci dépasse le cadre acceptable en impliquant des journalistes publics dans une stratégie partisane explicite, violant les principes de déontologie de Radio France. Les minimisations sur la « manipulation d’extrême droite » ignorent que la vidéo est authentique et non contestée par les intéressés eux-mêmes, qui se contentent d’accuser la diffusion plutôt que de démentir les faits. De plus, l’antécédent de l’échange tendu entre Dati et Cohen en juin 2025 renforce la thèse d’une animosité personnelle masquée sous une prétendue objectivité.
Arthur de Watrigant triomphe par KO car il a fourni tous les documents nécessaires – vidéo, transcriptions et analyses – pour démontrer une collusion financée par les fonds publics, au détriment de la démocratie. Cohen, Legrand, Jouvet et Broussy, payés par les contribuables, ont trahi leur mission : informer neutrement pour les uns, représenter l’intérêt général pour les autres. Glucksmann, bénéficiaire indirect, voit son image d’« agent de l’étranger » renforcée par ces manigances. Dati, malgré ses controverses et au demeurant non exempte de gros défauts (collusion avec l’Azerbaïdjan), émerge comme victime d’un système biaisé. Cette affaire appelle à une réforme urgente de l’audiovisuel public et à des sanctions, confirmant que Watrigant, en révélant la vérité, a assené un coup fatal à l’hypocrisie ambiante. Les Français méritent mieux pour leur argent.
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Diran Noubar, Italo-Arménien né en France, a vécu dans 11 pays avant de s’installer en Arménie. Documentariste et reporter de guerre de renommée mondiale, salué par la critique, il a produit et réalisé plus de 20 longs métrages documentaires à New York au début des années 2000. Auteur-compositeur-interprète et guitariste, il a également formé son propre groupe et dirige wearemenia.org, une association à but non lucratif.
Tags: France, Geopolitics
This article originally appeared on Transcend Media Service (TMS) on 8 Sep 2025.
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